Ce conglomérat “côtier” tertiaire est différent de celui du Grasberg de Rorschwihr ou encore du Stegreben de Rorschwihr. En effet, Il renferme des galets de calcaire gréseux du Dogger inférieur (Aalénien supérieur) qui affleure à l’amont ; ce calcaire gréseux, ferrugineux, rouge-brique, souvent oolitique, est toujours riche en oxydes de fer qui s’avèrent être très résistants à l’érosion. Ce faciès typique, relativement fossilifère en ammonites (Ludwigia murchisonae et Ludwigella concava) et en lamellibranches est souvent remanié en gros blocs ou dalles dans le conglomérat. Sur le flanc nord-est du Kugelberg de Rorschwihr, les conglomérats renferment des galets calcaires du Lias inférieur (Sinémurien). Cela démontre que l’érosion avait déjà atteint ce niveau après avoir déblayé le Bajocien, puis l’Aalénien et le Pliensbachien. Ces conglomérats à base de Lias inférieur sont donc plus jeunes que ceux édifiés uniquement à base de Dogger oolithique (principe de la sédimentation inversée). Ces conglomérats à faune liasique remaniée : gryphées, rostres de Bélemnites, ammonites (Amaltheus, Pleuroceras) et à nodules ou débris ferrugineux des marnes à ovoïdes, se situent en contrebas des terrains du Lias, à l’extémité septentrionale du Kugelberg de Rorschwihr. Dans l’ensemble du Kugelberg de Rorschwihr, ce sont tout de même les galets calcaires de la Grande Oolithe du Dogger (Bajocien) qui prédominent. La roche mère affleure d’ailleurs au sommet du Kugelberg où les bancs calcaire fissurés karstiques, altérés en surface, supportent des placages d’Eocène sidérolithique (Eocène inférieur et moyen). Ces restes de dépôts continentaux ferrugineux associés, ou milieu calcaire d’eau douce, sont très rares. Ils résultent de l’altération climatique crétacé-tertiaire de type tropical.
Cet aperçu géologique est extrait d’une étude privée effectuée par l’INSTITUT DE GEOLOGIE DE L’UNIVERSITE LOUIS PASTEUR DE STRASBOURG (Claude SITTLER et Robin THIRION) à l’échelle de 1 / 5000 pour le compte du DOMAINE ROLLY-GASSMANN.