L’hiver a été particulièrement clément, et au début du printemps le vignoble a bénéifcié de précipitations supérieures à celles de l’an dernier. La douceur d’après Pâques a donné un coup de fouet à la végétaiton. Le débourrement est intervenu mi-avril (dans le moyenne des trente dernières années) et à la floraison début juin, dans des conditions climatiques plus favorables qu’en 2014. Les chaleurs de juin et juillet ont favorisé la croissance de la vigne.
Mais rapidement une période de sécherresse s’est installée, plus ou moins marquée selon les terroirs et les secteursgéographiques, entraînant çà et là des ralentissements, voire des blocages du cycle végétatif. Dès lors, le potentiel de rendement, déjà plus faible que la moyenne, a été impacté dans les terroirs les plus sensibles. Les fortes températures (plus de 40° début juillet !) ont été accompagnées d’épisodes orageux avec parfois de la grêle, notamment dans le secteur de Dambach-la-Ville. Heureusement, les pluies de mi-août sont venues à point nommé. La réaction de la vigne a été spectaculaire avec une reprise de la croissance et une accélaration de la maturaiton des raisins. Fin août, les vignes présentaient un état sanitaire parfait.
Les acidités sont plus faibles que les années précédentes. L’acide malique ayant été dégradé par les fortes chaleurs, les concentrations en acide tartrique sont particulièrement élevées. Fort heureusement, la situation n’est pas comparable à celle du millésime 2003, la chaleur n’ayant pas eu d’effets négatifs sur la composition aromatique des raisins.
Les conditions climatiques de début dev endanges étaient idéales tout comme l’état sanitaire des raisins ! De plus, les journées ensoleill ées et les nuits plus froides ont contribué à préserver la fraîcheur, car la question cette année est bien la tenue et la gestion de l’acidité. 2015 a consacré les talents d’équilibristes avérés : il a fallu être très précis dans la gestion des équilibristes alcool/sucres résiduels/acides.
Les Sylvaner sont légers, frais des notes de pamplmousse. les Muscat sont bien typés : croquants et très floraux. Les Pinot Blanc et Auxerrois présentent beaucoup de gras et d’onctuosité. Les Pinot Noir sont magnifiques avec des couleurs très profondes et des tanins soyeux, assurément la grande réussite de ce millésime, avec des équilibres entre puissance et fruité. Autre motif de satisfaction, les Pinot Gris : outre un excellent potentiel aromatique, leurs équilibres sont parfaits, confirmant ainsi la tendance vers des vins plus secs. Les Gewurztraminer s’expriment dans un joli registre floral avec des équilibres intéressants. Les Riesling sont nets, frais et citronnés avec de superbes équilibres selon les secteurs.
Les excellentes conditions climatiques d’arrière-saison ont été favorables à la production de Vendanges Tardives et de Sélections de Grains Nobles.
Texte écrit par le CIVA